L’onde sensible

Avril. Puis Mai. Mais Paris, sous le soleil exactement, ou presque. Je m’étais pourtant jurée de me donner le temps, de me prendre le temps, de me l’offrir sur un plateau, décapiter le temps, ralentir, réfléchir, corriger le tir, m’expliquer, me calmer, et m’aimer, au moins un peu si possible. Si seulement c’était possible. Enfin pas que moi d’ailleurs. Mai. Le hasard. On mélange tout et on recommence. Même territoire. Donne différente, et le lot de surprises que cela comporte. Il ne manquait plus que ça pour parachever mon appréhension de l’asphalte parisien. Le métro la nuit, le métro trop tôt, encore endormie. Sentiment de flottement cotonneux. Vos paupières sont lourdes. Me voilà seule face à cette ville, et je n’ai plus peur. Paris, doux et rassurant décor, ma grande maison peuplée de visages anonymes.

Qu’est ce qui est vraiment important au final? Vivre et aimer? Vivre et vibrer?
J’écoute. Je regarde. Je ressens. Cela me manquait. L’onde sensible. Monde sensible.

Nourriture. Dans les yeux, dans les oreilles : Hey Moon, parce que Les Rencontres d’après minuitLa spirale de constellations des vampires de Jarmusch. Her, mal du siècle. Les mains de Nils Frahm. Teardrop on fire, for ever. Pour les souvenirs, I’ll try anything once. Doucereux, Beach Fossils. Pour les réveils particuliers, Mac DeMarco. Bon et puis. Bouleversant Benjamin Millepied. Ce clip pour The Acid. Et cette animation d’Alexandra Levasseur.

Et puis.

Les mots des journaux intimes de la mère de Sophie Calle. Les bizarreries photographiques de Kourtney Roy au Bal. Le ciel bleu bleu bleu de Paris Paris.

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