On continue le tour de France du Corbu’ !
Direction Pessac, en banlieue bordelaise,
pour visiter la cité logement Frugès.
Depuis quelques années, et sous l’impulsion de la ville,
les propriétaires se mettent à restaurer leurs maisons
selon leurs apparences d’origine.
Les façades flambant neuves côtoient des ruines
qui attendent tristement qu’on s’occupe d’elles.
La végétation est luxuriante et les couleurs chatoyantes,
rouge terre, bleu azur, vert d’eau,
la cité revêt par endroits des airs exotiques,
on se croirait propulsé au Brésil.
À d’autres endroits, l’architecture du Corbusier
n’est pas sans rappeler l’Inde
et les prémices de son projet de Chandigarh.
La cité Frugès ( d’Henry Frugès, industriel sucrier ) est une cité de logements à l’origine à destinations de la classe ouvrière, d’une cinquantaine de maisons construites en 1924 à partir de modules identiques. On y dénombre au final 7 typologies de maisons, toutes disposants d’un jardin, d’un garage, d’une cuisine, d’un toit terrasse et comble du luxe pour l’époque d’une salle de bain. On y retrouve les prémices des 5 points de l’architecture moderne édictés par le Corbusier. Le projet sera assez mal accueilli par la bourgeoisie locale, voyant d’un mauvais oeil ces audaces architecturales et ce confort moderne destiné à une classe sociale moins aisée que la leur. Suite aux pressions des élus la cité logement sera finalement laissée à l’abandon pendant 4 années, avant d’être enfin terminée et habitée. Elle a subit depuis de nombreuses modifications pas toujours très heureuses par ses propriétaires successifs et ne sera classée qu’en 1998 par la ville de Pessac.