L’expérimentation et le hasard ont toujours eu une place centrale dans ma façon de travailler. Je crois que le fondement de tout ce que je crée a toujours été de me laisser guider par les formes que je découpe et par les textures et les matières que je peins. Je ressens un réel émerveillement lorsque j’accole deux formes, deux couleurs et qu’il se passe quelque chose de cette rencontre.
Juxtaposer, associer, confronter. Accueillir la surprise. S’émerveiller.
J’ai une propension phénoménale à partir dans tous les sens. C’est sans doute à la fois un défaut et une qualité. Je passe mon temps à vouloir tester de nouvelles choses. Ce que j’aime, c’est rechercher, tester, expérimenter. J’accumule les essais et lorsque j’ai essayé, souvent, j’arrête. Je ne suis pas et je n’ai jamais été linéaire dans ma production. Je suis incapable de mener des séries sur le long terme. J’ai l’impression de ne jamais réussir à aboutir quoi que ce soit. Je suis un fourre-tout ambulant, en quête permanente de nouveauté et qui remet continuellement tout en question. Et franchement, j’aime ça. C’est stimulant, j’apprends. Et puis parfois, c’est épuisant.
Je me suis souvent demandé en quoi mon style, mon univers et mes compétences peuvent être identifiables dans la mesure où je passe mon temps à m’éparpiller? Comment être cohérente? Comment être lisible? Ai-je envie d’être lisible? Comment faire cohabiter le design graphique, l’illustration, la peinture, l’abstraction et la narration, la photographie et la céramique? Est-ce que je fais trop de choses? Comment rendre tout ces cordes à mon arc intelligibles? Que vendre et comment le vendre? Comment concilier projets de commandes et projets personnels? Faut-il compartimenter? Faut-il fusionner?
Franchement j’ai pas la solution. Alors en attendant je continue d’essayer des choses 🙂