Quand j’ai vu pour la première fois le flyer de l’exposition, j’étais persuadée qu’Anette Harboe Flensburg réalisait des installations dans l’espace. J’ai immédiatement été fascinée par ses jeux de couleurs et de transparences, l’impression d’être avalée par ce long couloir mystérieux. En réalité Anette Harboe Flensburg est peintre. Elle réalise de grands tableaux d’espaces entre réalité et irréalité.
Le talent de la peintre danoise réside dans la façon dont elle utilise les couleurs, les lignes, les ombres et les lumières en jouant avec le premier et le second plan pour donner l’illusion d’une vraie pièce. Il s’agit de peinture comme d’architecture, d’échelle ou de poésie. Bien que les motifs soient connus, il peut être difficile de définir la taille de la pièce, les limites de l’espace.
La peintre fait référence à Gaston Bachelard pour décrire son travail autour de la perception de l’espace. Le philosophe, dans son livre La poétique de l’espace écrit que « toutes les images sont destinées à être agrandies ». C’est ce que fait Anette Harboe Flensburg, elle construit des mondes miniatures bien réels mais dont les formes et les contours se transforment au fur et à mesure que la peinture se couche sur la toile et le figuratif se mélange alors à l’abstrait.
Exposition » La poétique de l’espace » d’Anette Harboe Flensburg.
Jusqu’au 20 avril à la Maison du Danemark.
142 Avenue des Champs-Élysées, 75008 Paris