Je pourrais passer tous mes week-ends à parcourir les expositions et les musées. Je ne suis pas une experte, je ne connais pas grand chose même, ne lis pas tout, ne regarde pas tout, je suis juste un oeil un peu curieux à la recherche de l’oeuvre qui me fera « tilt », qui me fera ressentir ce sentiment abstrait de beauté.
J’aime les musées et les expositions, mais déteste le côté sacralisant de ces lieux. Il y a tous ces gens qui chuchotent avec gravité, la conceptualisation à outrance et la conséquente inaccessibilité des oeuvres pour les moins avertis.
Et puis au milieu de tout ça il y a le « tilt ». En octobre dernier j’ai eu un gros coup de coeur pour Fabrice Hyber qui au travers de ses oeuvres nous fait entrer dans un tableau en trois dimensions, nous permettant de jouer avec les matières, les couleurs, les odeurs, les reliefs, les points de vus. De l’interactivité, enfin !
Mais tout ça pour dire quoi? Que les musées me lassent parfois, mais pas que, et que s’il fallait ajouter un coup de coeur numéro 2 aux expositions de cet automne à Paris, je nommerais sans hésiter le Museum of everything, une exposition itinérante ayant investit une ancienne école dans le 7ème. Il s’y accumule un bric à brac hallucinant, des travaux d’artistes jamais reconnus, oubliés, du dimanche, illuminés, névrosés, parfois franchement mauvais. De l’art brut à l’état bien brut. Il se dégage une belle sensation de simplicité et d’humanité de ces pièces exigües remplies du sol au plafond. Des dizaines d’histoires de vie accompagnent les oeuvres, nous retranscrivant les anecdotes les plus loufoques sur les pratiques artistiques de leurs auteurs. On y déniche quelques jolies perles, des génies à tord méconnus qui vous donnent ce sentiment d’être en pleine exploration d’une malle aux trésors.
Les photographies étant interdites à l’intérieur du lieu, il faudra malheureusement vous contenter de la façade, l’occasion aussi d’aller voir ça de vos propres yeux.