Hyper hyper

Sans doute est-il temps de publier ces quelques mots écrits en août 2018. Ils n’auront jamais autant fait sens qu’aujourd’hui.

L’été met au défi les sensibilités.
Il les développe.
Il les révèle.

Hyper hyper.
Hyper tout ça.

Je suis sensible au bruit. Très. Trop.
Un bruissement,
je ne dors pas.
Un vrombissement discret,
je ne dors pas.
Un tic tac lointain,
je ne dors pas.
Un brouhaha étouffé,
( qu’il est beau ce mot, brouhaha ),
je ne dors pas.
Rien. Nada.

J’ai toujours eu des problèmes de sommeil.
Parce que le moindre bruit.
Et puis parce qu’Insomnie est mon amie.
Dans ma tête, un chaos infini, qui tourne, qui tourne, qui tourne.
Maëlstrom de pensées déformées.
Et les nuits sans sommeil à chanter dans ma tête, à retourner le monde, à ressasser les faits
et à désespérer
d’un jour trouver,
Morphée.

Je suis sensible au bruit. Très. Trop.
Les conversations trop vives.
Les voix trop fortes.
Les cacophonies.
Je suis confuse, je ne comprends plus rien, je décroche.
Les marteaux-piqueurs qui marteau piquent.
Les voitures.
Le métro.
Les bars.
Les bars.
Les bars.
Même le cinéma ( Mk2, quai de Seine, si tu m’entends,
ton son est trop fort ).
Sans parler des concerts dont j’ai un temps abusé.
Oh mes pauvres oreilles,
traumatisées.

Je suis sensible au froid. Très. Trop.
À l’eau des rivières.
À l’eau de la mer.
J’y arrive pas. Irrémédiablement bloquée là sur le sable, immobile, comme pétrifiée.
La chaire de poulet, le poil hérissé.
Avec ton mec qui arrive prêt à t’éclabousser parce que franchement t’es pas drôle, tout le monde est à l’eau.

Je suis sensible au froid. Très. Trop.
À l’hiver qui te glace le corps,
dehors devant ce putain de bar parisien,
et merde qu’est ce que t’attends il est l’heure de rentrer là non?
Je grelotte sur place et ne parle plus à personne.
Mon corps ne suit plus.
Toujours dix pulls sur la carcasse.
Statue figée,
de glace.

Je suis sensible à la lumière. Très. Trop.
Je n’en n’aime et n’en tolère que certaines.
Les douces.
Les délicates.
Les tamisées.
Les de biais.
Les discrètes.
Les matinales.
Les hivernales.
Les horizontales.
Surtout les horizontales.
Et je condamne ad vitam æternam toutes les autres au bagne.

Et puis.

Je suis sensible à la douleur. Très. Trop.
Mais quelle chochotte!
Depuis toujours.
Aux armes, aux larmes.
Mon corps comme sanctuaire.
Que rien ne viendra jamais heurter de mon plein gré.

Je suis sensible aux mots. Très. Trop.
Ils sont légions.
Et je m’y perd.
Et je les perds ( souvent ).
Comme dans un tourbillon.

Je suis sensible à la musique. Très. Trop.
S’envelopper de musique. Littéralement.
Se fondre avec.
Être hantée.
Se damner pour ces sonorités.
La musique dans le noir,
le soir.
Les notes qui résonnent,
si fort, si fort.
La musique qui fait mal,
parce que c’est si beau.
La musique qui te bouleverse.
et le piano
qui te renverse.

Je suis sensible au beau. Très. Trop.
Au beau qui convulse.
Un peu comme la musique.
À l’harmonie,
aux couleurs
et au vent sur la peau.
À un peu près tout et n’importe quoi à vrai dire.
Car tout est beau,
dans le regard de celui qui sait voir.

De la compréhension des choses en 2018, je remarquais que.

Ceci explique peut-être cela.
Cela, et tout le reste.
Comme la première pièce d’un puzzle.
Un indice, vers d’autres conclusions.

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