Je travaille depuis peu à Saint-Ouen… Moi qui suis si amoureuse de mes infinies errances dans les rues de Paris, me voilà cantonnée hors-perif’ pour de longues, longues, longues journées. Qu’aurais donc Saint-Ouen à m’offrir de l’ordre du merveilleux?
J’ai finalement très rapidement trouvé la réponse, un endroit vivant, habité par des passionnés et embaumé d’une délicieuse nostalgie, j’ai nommé : les puces. Je suis tombée en amour pour les puces, ces puces plus particulièrement et pour plusieurs raisons. Bon, déjà, j’ai toujours aimé ça, j’ai toujours été une collectionneuse de vieux objets. Les brocantes, Emmaüs, les caves et les greniers, je connais par coeur. Ensuite, parce que ces puces ont quelque chose de particulier, elles sont immenses et forment un gigantesque dédale dans lequel se perdre. Les allées y sont infinies, les jonctions étonnantes, les cul-de-sac fréquents, et la surprise vous attend à tous les coins de ruelles. J’aime cette sensation d’immensité qui vous submerge, l’errance toujours, labyrinthe d’amour.
Cela fait donc plusieurs lundi midis que je vais errer dans les rues quasiment désertes des puces de Saint-Ouen, l’occasion de quelques rencontres impromptues : un premier mot lâché un lundi, et un « Ah Salut ! Te revoilà, comment tu vas? » le suivant. Drôle de monde. J’ai une sympathie particulière pour ces habitants des puces, ce sont tous des passionnés, ils sont ici à attendre dans le froid parce qu’ils aiment cet endroit. Ils ont une passion pour l’objet, une passion pour le beau, une passion pour l’histoire, une passion pour le passé. Ils sont habités, un peu particuliers. Ils ont fait un choix.
Je crois que je me retrouve dans beaucoup de ces points et j’aimerais parfois avoir leur courage, celui d’une vie hors des voies toutes tracées, bien loin du métro-boulot-dodo. Paris éveil en moi des utopies enfouies, étouffées par les normes, et par l’autorité… Et si en plus de collectionner de petits objets je me mettais à en créer?
En attendant je vais continuer à errer encore et encore dans les puces de Saint-Ouen le lundi matin, ma petite part d’échappée-belle, en attendant d’avoir le temps pour tout ça moi aussi.
Puces de Saint-Ouen – Rue des rosiers – Métro Porte de Clignancourt / Garibaldi