Hakone

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je me suis souvenue n’avoir jamais publié cette série photographiée en argentique à Hakone – ville réputée pour ses onsen, située à 1h de Tokyo. Et pourtant, c’est dans cette série que figure l’une de mes photo préférées de ce voyage au Japon, celle d’un couple bras dessus, bras dessous, affrontant les bourrasques du vent au sommet du mont Komogatake sur fond de mont Fuji.

Ce jour là le ciel était recouvert d’un voile de coton. Nous avions réservé un onsen ( Hakone Yuryo, fabuleux ! ) en fin d’après-midi, et sans grand autre programme, nous avons entrepris une balade le long du lac Ashinoko. On passe devant un Tori les pieds dans l’eau, on admire de loin le jardin fleuri d’un hôtel qui nous offre notre première vue sur le mont Fuji, puis, on tombe nez-à-nez avec un téléphérique qui nous emmène tout droit dans les nuages. La route ne semble plus mener nulle part, on embarque.
Le vent est fort, la cabine se balance dans une danse vertigineuse. On retient notre souffle en surplombant les arbres des épaisses forêts japonaises, et, suivant la cadence de notre ascension, le ciel semble se dégager rien que pour nous. Sous nos pieds la végétation se raréfie, à l’horizon, le mont Fuji, coiffé de sa collerette immaculée, apparait.
Au sommet on est littéralement soufflés. Le vent balaie des prairies de blés dorés et s’amuse à jouer avec nos corps d’humains sur les sentiers vallonnés. Personne ne semblait préparé à affronter une telle force invisible si bien qu’on se retrouve bien vite tous réfugiés dans le petit temple au sommet du mont Komagatake.
On s’équipe du mieux qu’on puisse, on ressort, on affronte le vent.
Et ils étaient là, devant nous, bras dessus, bras dessous, comme pour faire bloc, face au vent, face au mont, sur le mont. Le mont Fugi, le mont Komagatake. Au milieu de la chorégraphie du vent et de la danse des blés.

 

C’est l’une des seules séries à l’argentique que j’ai de ce voyage au japon. Ce jour là, la batterie de mon appareil numérique était restée à Tokyo, m’obligeant à utiliser mon vieux Canon A1 qui dormait au fond de mon sac depuis le début du voyage. J’ai râlé, j’ai pesté, moi qui ai tant l’habitude de prendre des tas de photos. J’allais devoir me rationner.
Sans le savoir, c’est la série qui allait faire évoluer mes habitudes photographiques vers plus de légèreté et de simplicité.

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